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L'oeil du cinéphile 06
L'oeil du cinéphile 06
  • Critiques sur les dernières sorties ciné ou les fictions TV , rappel des incontournables avec un oeil de cinéphile qui "frise" et quelques humeurs sociétales traitées à travers le prisme de la passion, l'humour, l'émotion. et le feeling!
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L'oeil du cinéphile 06
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8 février 2012

Avis Cinefeel sur "Mommy" de Xavier Dolan avec Anne Dorval, Antoine Olivier Pilon, Suzanne Clément...

 Avis Cinefeel sur « Mommy » de Xavier Dolan avec Anne Dorval, Antoine Olivier Pilon, Suzanne Clément, Patrick Huard…

Présenté en compétition officielle à Cannes le 22 mai 2014/ vu le 23 mai

Sortie Cinéma 08 Octobre 2014

Film volontairement pas noté car pas du tout à la base l'univers que j'affectionne, très éloigné, tout en reconnaissant au film d'énormes qualités et des aspects plus exaspérants ! Difficile de retranscrire "le ressenti juste" vis à vis de ce film OVNI émotionnel et "hors catégorie" ! "Un oeil "serait beaucoup trop réducteur !

Logo Cannes 2014

 

Bande Annonce : Mommy de Xavier Dolan

 

Diane « Die » Desprès est une mère célibattante, « accidentée » de la Vie (scène d’ouverture de l’accident métaphore de sa situation ?) qui doit gérer son fils bipolaire , Steve. Ce dernier est psychologiquement instable et souffre de troubles comportementaux de l’attachement et d’hyperactivité. Il est expulsé de son centre spécialisé suite à un incendie ayant causé de graves blessures à un autre pensionnaire.

Mommie

 

Diane a l’apparence d’une « Victoria Beckam de quartier » aux faux airs de Catherine Zeta Jones vulgaire, parlant fort, avec des mèches blondes, des jeans trop moulants ou des jupes trop courtes pour son âge.  « T’es sexy et tu te rends même pas compte » dira un voisin. Sa relation avec son fils est son fardeau. Elle perd son travail et doit faire face aux soubresauts émotionnels de Steve, aimant, dangereux, agressif, suicidaire.

 

Une voisine, enseignante « en sabbatique » depuis 2 ans, au bégaiement maladif et à l’allure fragile et mal assurée, Kayla, va se prendre d’affection pour Diane et Steve. Dolan nous laisse deviner qu’elle-même a ses propres failles,semble avoir connu un trauma et plus spécifiquement lié à un enfant ?. Cette mère attentive et posée va s’affirmer comme « une 3 ème colonne » aux fondations fragiles de cette famille mono-parentale. Elle donne des cours à Steven et subit les sautes d’humeurs et d’affections désordonnées de l’ado caractériel. Néanmoins elle fait face (scène où elle prend le dessus, lui mettant la main devant la bouche et haussant le ton).

 

Qu’on aime ou qu’on aime pas, qu’on adore ou qu’on déteste serait plus judicieux quand on appréhende le cinéma de Dolan , on ne peut qu’objectivement reconnaître que Dolan est un cinéaste. Formellement il impose sa vision et des partis-pris esthétiques et techniques. D’abord le format du film est carré, « en  format 1/1 » semble-t-il, çàd il n’occupe qu’en partie l’espace de l’écran. Cela peut s’interpréter comme l’état de la vie des deux protagonistes çàd étriqué ! L’espace d’un plan (très beau d’ailleurs) l’image redevient rectangulaire lorsque la mère prend conscience que cette amie aide à construire un équilibre et que l’espoir d’une vie classique (diplômes, enfant, mariage) est possible pour elle et pour son fils.

 

Dolan utilise le ralenti, les gros plans, les plans serrés malins (la scène du téléphone à l’hôpital) les filtres de couleurs (chaudes et automnales mais aussi blanches symbolisant aussi les humeurs de la mère), des focales, trouble ses images.

Anne Dorval

Il réussit de beaux plans subtils, complexes et rapides. 

 

Le gros bémol du film est l’accent québécois. Si on entend souvent « tabernacle » et « calice » et que le mot fuck se trouve associé à des expressions comme une composante à part entière («T’es fucking rentré d’une traite »/ « T’as le cul qui sent la fucking rose »…) c’est surtout le débit et l’accent à couper au couteau qui est génant. Surtout chez le personnage de Diane, quand elle jure ou s’énerve, la compréhension est quasi nulle. Son débit est plus proche d’un Gilles Vigneault en jupon (chanteur québecois très connu dans les années 70 pour justement un tube « Vous ne m’entendez guère » !). C’est réellement dommageable pour le spectateur, car même en regardant , en l’occurrence lors de cette projection, les sous titres anglais ,sur certaines tirades on ne comprend pas.

 

L’autre « tempérance » c’est que le film n’échappe pas à quelques longueurs, la fin peut paraître interminable malgré l’aspect moderne et « clippesque » de l’image. La bande son, à l’exception de Céline Dion « Notre trésor national » , est marquée par Oasis, Lana Del Rey  et Dido pour l’essentiel.

Les acteurs composent des personnages avec une grande palette d’émotions (on crie beaucoup, on pleure aussi).

Anne Dorval est touchante en mère dépassée feignant difficilement la maitrise de la situation et des évènements. Le jeune garçon, Antoine Olivier Pilon, habite son personnage de déséquilibré viscéralement versatile.

mommy_2

Et Suzanne Clément compose une « béquille » amie ayant sa propre faille avec subtilité et nuances.

Dolan, réalisateur de 25 ans, a ses adeptes, ses détracteurs et ses découvreurs (1ère tentative pour ma part !). Si vous devez tenter une incursion dans le Cinéma tourmenté, ambivalent et parfois maniéré de Dolan (J’ai tué ma mère, Les Amours imaginaires, Lawrence anyway, Tom à la ferme) « Mommy » apparait un choix judicieux même si on apprécie avec mesure la tonalité de son univers.

Il signe là son film apparemment le plus abordable et consensuel.

Les  rumeurs de palme d’or sont insistantes.

La réponse sera donnée, rapidement, le soir du palmarès, le samedi 24 Mai 2014 !  

Résultat: Prix du Jury !

 PS Cette projection aura été l’occasion de croiser le chemin de la pétillante et érudite Juliette qui, elle, a beaucoup aimé ! Clin d’œil/ private Joke !       

 

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