Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'oeil du cinéphile 06
L'oeil du cinéphile 06
  • Critiques sur les dernières sorties ciné ou les fictions TV , rappel des incontournables avec un oeil de cinéphile qui "frise" et quelques humeurs sociétales traitées à travers le prisme de la passion, l'humour, l'émotion. et le feeling!
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
L'oeil du cinéphile 06
Newsletter
Pages
Visiteurs
Depuis la création 46 633
12 janvier 2013

Critique de "The Master" de Paul Thomas Anderson avec Joachim Phoenix, Philip Seymour Hoffman, Amy Adams...

 

 Critique de « The Master »  de Paul Thomas Anderson avec Joachim Phoenix, Philip Seymour Hoffman, Amy Adams…

oeil dessin -                  sortie Cinéma 09/01/2013

Quelles genre d’intentions doit on prêter à ce film et à son auteur ? On ne prête qu’aux riches d’après le proverbe ? (Je dois l’avouer je n’ai vu que deux films  de Paul Thomas Anderson, le « Scorsesien » Boogie Nights et le « Lelouchien azymuté » Magnolias ; d’après les compte rendus sur « They will be blood » , « The Master » semble, au niveau facture formelle, dans la lignée de ce dernier)

Ce film est donc une chronique de « l’enrôlement », en 1950, d’un ex marin de la seconde guerre mondiale, au comportement, compulsif, asocial, alcoolique, désaxé et son asservissement à une sorte de gourou à la tête de la Cause, sorte d’organisation refuge pour les esprits faibles, influençables (de préférence riches) et égarés.

the master 4

 Le prêcheur, Lancaster Dodd, campé avec une justesse inquiétante par Philip Seymour Hoffman  se veut aussi hypnotiseur, taciturne et enjôleur derrière une bonhomie feinte où se cachent une folie latente et un sens inné de la manipulation. Son  cobaye-esclave favori, sorte de fils putatif, Freddie, qu’il chapeaute sous ses faux airs paternaliste est « habité » par Joachim Phoenix. Certains diront qu'il ya une histoire d'amour, dominé-dominant  entre ces deux personnages complexes et torturés!

Le mot « habité »  est réellement judicieux car la distorsion physique de l’acteur (dos vouté, épaule en avant, corps amaigri et dégingandé, visage émacié, accès de rage de pantin désarticulé en mal de figure paternelle…) ainsi que la lueur de folie perceptible notamment au cours d’une scène en particulier (gros plan sur « sa mise à nu ») font de son interprétation un « modèle » de mise en danger personnel pour un rôle ! (on pense à certains rôles « (dés)incarnés » chez Zulawski)

The_Master_Paul_Thomas_Anderson47

Le film est rugueux, austère, long, lent, tortueux bavard, âpre, sans concessions (malheureusement aussi pour le spectateur) ! On peut interpréter l’image des grands arbres recroquevillés, à la fin du film, comme une comparaison avec les méandres de l’esprit de Jimmy, à jamais marqués par les tortures psychologiques infligées par le gourou et sa femme sur la psyché déjà distordue de Jimmy.

Les intentions de Paul Thomas Anderson seraient de dénoncer les ravages que peuvent causer les sectes et leurs dirigeants sur des esprits influençables ? Si en plus ces pressions sont exercées par des gens à l’allure respectable ou pire au visage d’ange comme le personnage joué par Amy Adams ?

the_master_paul_thomas_anderson Amy Adams

Cette dernière incarne, avec sobriété et froideur, à travers le personnage de la jeune femme enceinte du gourou un être  aux fausses allures douces souriantes, une facette pernicieuse et vénéneuse de l’endoctrinement spirituel au caractère tout aussi mauvais et manipulateur.

D’ailleurs dans le film, on cite le Phénix qui renait de ses cendres et devient plus fort ! On souhaite à Joachim Phoenix de revenir plus fort et de ne pas avoir trop perdu de plumes dans ce film qui devrait lui valoir un Oscar en février prochain !

Paul Thomas décrit l’aspect sournois de la manipulation psychologique mais nous délivre « sa vision » de façon hermétique et en aucun cas en cherchant à éviter la rugosité et la complexité du sujet.  Certains y verront une exigence poussée à l’extrême magnifiée par des acteurs XXL et des partis pris de mise en scène audacieux et brillants, d’autres penseront que les films intellectualisant trop leur propos peuvent être perçus difficilement par le public et aboutir à un rejet complet ! Choisissez votre camp !

Publicité
Publicité
Commentaires
S
Je suis d'accord avec tout ça (bavard, lenteur...) mais moi ça ne me dérange pas. La seule chose qui m'ait vraiment gêné c'est qu'on reste trop focalisé sur le seul couple Phoenix-Hoffman laissant trop de côté la secte en elle-même... Très bon film nonobstant même si c'est le moins bon du réalisateur... 3/4
S
Totalement d'accord avec ta conclusion. En fait la projection a par moments été un véritable calvaire, mais au final après digestion j'en ai gardé que le meilleur et le film m'apparaît maintenant assez brillant.
Publicité