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L'oeil du cinéphile 06
L'oeil du cinéphile 06
  • Critiques sur les dernières sorties ciné ou les fictions TV , rappel des incontournables avec un oeil de cinéphile qui "frise" et quelques humeurs sociétales traitées à travers le prisme de la passion, l'humour, l'émotion. et le feeling!
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L'oeil du cinéphile 06
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10 février 2012

Critique ciné "Toutes nos envies"


Marie GILLAIN : "J'ai mis dans ce film tout mon amour de la vie"

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« Toutes nos envies » de Philippe Lioret (sortie DVD Avril 2012)

avec Marie Gillain, Vincent Lindon

                Le surendettement en toile de fond, le combat de deux juges (Marie Gillain et Vincent Lindon) face au système mercantile des sociétés de crédit dans un monde consumériste où la loi du plus fort l’emporte sur les rêves des sans grade avides d’accéder au bien-être et à la propriété inaccessible ; telle pourrait être la synthèse du sujet social du dernier film de Philippe Lioret  réalisateur du très réussi « je vais bien ne t’en fais pas » et de « Welcome ».

                Le cinéma de Lioret n’est pas foncièrement « rose » mais il est souvent bien « senti » avec des personnages aux psychologies complexes et sensibles et ne tombe pas  dans le pathos et le misérabilisme faisant preuve de subtilité dans le traitement. La frontière est parfois ténue, l’héroine incarnant un des juges, jouée avec justesse et naturel par Marie Gillain, est atteinte du cancer, elle fait face et essaye d’organiser la vie de sa famille après son départ inéluctable.

 Elle ne perd pas de vue son combat « juridique » contre le surendettement, aidée par un juge chevronné (Vincent Lindon), une relation fille- père de substitution, amie- vrai confident va alors  naitre entre les deux protagonistes  .L’ aspect tragique du récit, se sachant condamnée, elle refuse de subir les traitements classiques (chimio, rayons…) apporte une noirceur supplémentaire pas forcément indispensable au propos du film.  Celle-ci est certes tempérée par la complicité naissante avec le personnage de Lindon , l‘aidant à vivre les derniers instants de sa vie avec désinvolture et insolence. On aurait aimé que le réalisateur creuse plus profondément la teneur et l’évolution entre cet Homme revenu de tout qui retrouve les plaisirs de l’espérance au contact de cette jeune femme idéaliste au caractère bien trempé.

                En cette période de crise où un nouveau modèle de société devient inéluctable ce film apporte une toute petite pierre à l’édifice, dans la prise de conscience du cynisme de certains acteurs économiques et du pouvoir quelques fois limité ou salvateur de la volonté humaine à faire bouger les rapports de force. Le message aurait pu mieux passer, avec une dose supplémentaire d’optimisme, tellement obligatoire en ces temps perturbés, malgré des acteurs sobres  et justes. 

 

                                                                                                                         S V

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