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L'oeil du cinéphile 06
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  • Critiques sur les dernières sorties ciné ou les fictions TV , rappel des incontournables avec un oeil de cinéphile qui "frise" et quelques humeurs sociétales traitées à travers le prisme de la passion, l'humour, l'émotion. et le feeling!
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L'oeil du cinéphile 06
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18 mars 2013

Cloud Atlas" de Lana/ Andy Washowski et Tom Tykwer avec Tom Hanks, Halle Berry....

“Cloud Atlas” de Lana et Andy  Washowski et Tom Tykwer avec Tom Hanks, Halle Berry, Hugh Grant, Jim Broadbent, Hugo Weaving… Sortie Cinéma le 13 Mars 2013

oeil dessinoeil dessin+

“Vous devez faire ce que vous ne pouvez ne pas faire” dit un des multiples personnages joués par Halle Berry ! Voilà en 1 phrase les intentions avouées ou inconscientes et la tonalité complexe de ce projet hors normes « Cloud Atlas » !

Car c’est bien au sentiment, à la faculté de ressentir qu’il faut faire appel pour appréhender voir apprécier Cloud Atlas. Laisser parler son instinct de cinéphile face à une entreprise ambitieuse, sorte de labyrinthe cérébral à travers les âges et les siècles.

cloud-atlas-affiche-wackowski-i-love-cinema-potzina

Au Cinéma froid et brillant de Kubrick, le frère et la toute « nouvelle sœur » Washowski (Lana anciennement Larry) et Tom Tykwer (« Le parfum ») répondent par un film visuellement époustouflant mélangeant une multitude de genres de Cinéma. C’est l’adaptation d’un roman de David Mitchell. C’est un « creuset cinématographique et karmique » où le film de SF (Séoul 2144), la love story (1 conventionnelle+1 entre deux hommes), le thriller (enquête journaliste), la comédie pure (le petit vieux mis sous tutelle dans un hospice contre son gré par son frère), le film tribal détourné, le film de navires au XIX ème siècle (voir  organigramme des personnages et des époques) s’entremêlent sans véritables ponts mais avec des personnages  « réincarnés » dans  un espace-temps multidimensionnel !

Car le seul « fil rouge temporel » du film est la galerie des différents personnages joués par 10 acteurs principaux qui vont apparaitre à toutes les époques, avec quelques fois des sexes différents , des visages et des allures cousines ou méconnaissables. (Certains maquillages sont un poil too much)

Donc vont s’y coller et incarner, chacun, des dizaines de rôles totalement éloignés, des pointures du Cinéma US  et des comédiens moins connus mais tout aussi inspirés:  Tom Hanks(mention spéciale à son « caméo » de gangster qui balance un gars du toit d’un immeuble lors d’une réception)

Cloud Atlas généa lightHalle Berry (méconnaissable en « blonde blanche glamour ») Hugo Weaving(en cousine de la presta de Louise Fletcher dans « vol au-dessus d’un nid de coucou » et prolongement satyrique de la réalisatrice Lana Washowski ?!), Jim Sturgess (clone de Keanu Reeves version Matrix dans segment révolution du futur), Hugh Grant (sanguinaire chef de tribu peinturluré et méconnaissable)Jim Broadbent (excellent papy dépassé par les évènements et bousculé par des voyous façon Trainspotting !)+ Donna Bae (serveuse du futur élevée au rang de guide spirituel) +Ben Whishaw (amant instable et suicidaire)+Keith David

C’est donc un film touffu et  choral avec un sens du travestissement, du grimage et du déguisement. Une sorte de tourbillon, certains diront à la Lelouch mais dix fois moins maniéré et exaspérant.

Le film empile les affirmations mystiques  pour développer le thème de la réincarnation et de « continuité » de vies après la mort : « On ne se connait qu’à travers le regard de l’autre » « Les morts ne restent jamais morts » « Un parfum de déjà-vu… » (le Vu  prononcé à la française Vous si c’est en VO !) « Nous sommes liés aux Autres…Nos actes de bonté engendrent notre Avenir » » « Après la Vie la mort est une porte, une autre s’ouvre »…

Cloud Atlas parle de transcender les conventions pour mieux justifier aussi le parti-pris complexe du film que l’on regarde qui redistribue les codes de la narration ?!  

C’est un film intimiste de presque 3 heures, avec une maestria visuelle bluffante, fluide, complexe et peut être ésotérique, demandant des gros « efforts de transcription » pour traduire le propos et les liens entre les différents personnages.

Un vrai film de cinéastes. Les références à leur précédents film sont présentes : le coté outrancier des couleurs de « Speed Racer »  l’espace d’une scène, Matrix dans la version sino futuriste…

Cet  Objet Cinématographique Non Identifié reste un vrai plaisir de Cinéma exigeant, novateur, bavard, jouissif, interloquant, mystique et  deviendra peut-être avec le temps la référence du cinéma SF de Demain !

L'archétype de film à revoir une deuxième fois, pour les afficionados les geeks ou/ et ceux qui ont aimé, pour percevoir des subtilités ou des tiroirs que la rétine et nos méninges  auraient laissé échapper lors d'une première vision !

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Commentaires
M
Même si je suis assez d'accord avec vous, le fil rouge ne réside pas seulement dans les personnages. En effet, Adam Ewing va écrire un livre relatant sa traversée du Pacifique. Celui-ci sera lu par Robert Frobisher. R. Frobisher mourra en laissant l'amour de sa vie Rufus Sixsmith. Ce dernier sera l'instigateur de l'enquête menée par Luisa Rey. Elle même va écrire un livre qui sera lu par Timothy Cavendish dans le train quand il va se rendre dans la maison de repos. Après ses aventures, Cavendish va écrire un livre qui sera adapté au cinéma et dans lequel il parle d'Alexandre Soljenitsyne. C'est, entre autres, la vue de ce film qui poussera Somni-451 à vouloir se cultiver et à se forger une idéologie révolutionnaire qui la mènera au sacrifice; sacrifice qui fera d'elle un étendard. Cette étendard deviendra , après la chute, dans un avenir post-apocalyptique, la déesse du peuple de Zachry. Au final, et au vue de tout cela, le propos du film peut être non pas la réincarnation, la renaissance ou le karma (même si on en parle volontiers et à profusion comme vous le soulignez) mais l'impact de nos vies et de nos actes à travers le temps et les âges: une action insignifiante aujourd'hui peut devenir grande demain; une mauvaise action devient une bonne action. Nous ne sommes guère maîtres de nos actes et de nos propos, nous mourrons et la prospérité les transforme. Bien entendu le sextet Cloud Atlas, qui renvoie au titre, n'est à mon sens qu'un support romantique qui accentue ce propos (cf. explications de Frobisher à Vyvyan Ayrs) et qui n'est en somme qu'une métaphore musicale de l'objet du film.
M
Assez d'accord avec vous sur votre analyse. Seulement, je voudrai attirer votre attention sur une fait, le fil rouge ne réside pas seulement dans les personnages. En effet, Adam Ewing va écrire un livre relatant sa traversée du Pacifique. Celui-ci sera lu par Robert Frobisher. R. Frobisher mourra en laissant l'amour de sa vie Rufus Sixsmith. Ce dernier sera l'instigateur de l'enquête menée par Luisa Rey. Elle même va écrire un livre qui sera lu par Timothy Cavendish dans le train quand il va se rendre dans la maison de repos. Après ses aventures, Cavendish va écrire un livre qui sera adapté au cinéma et dans lequel il parle d'Alexandre Soljenitsyne. C'est, entre autres, la vue de ce film qui poussera Somni-451 à vouloir se cultiver et à se forger une idéologie révolutionnaire qui la mènera au sacrifice; sacrifice qui fera d'elle un étendard. Cette étendard deviendra , après la chute, dans un avenir post-apocalyptique, la déesse du peuple de Zachry. Au final, et au vue de tout cela, le propos du film peut être non pas la réincarnation, la renaissance ou le karma (même si on en parle volontiers et à profusion comme vous le soulignez) mais l'impact de nos vies et de nos actes à travers le temps et les âges: une action insignifiante aujourd'hui peut devenir grande demain; une mauvaise action devient une bonne action. Nous ne sommes guère maîtres de nos actes et de nos propos, nous mourrons et la prospérité les transforme. Bien entendu le sextet Cloud Atlas, qui renvoie au titre, n'est à mon sens qu'un support romantique qui accentue ce propos (cf. explications de Frobisher à Vyvyan Ayrs) et qui n'est en somme qu'une métaphore musicale de l'objet du film.
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