Critique TV de Spartacus

Critique tv de « SPARTACUS »

Episode 1 Saison 1

On attendait la diffusion sur la TNT de « Spartacus » qui avait connu une première diffusion sur Orange et qui bénéficiait de rumeurs plutôt positives ! Pour reprendre des expressions dans l’air du temps la définition de la série pourrait se résumer en deux expressions : « Indignez-vous » et « c’est abusé » !!!

 Au niveau du fond, « Indignez-vous » , slogan cher à Stéphane Hessel  qu’aurait pu prononcer Spartacus , chef des esclaves qui conduisit leur révolte contre Rome toute puissante, autrefois incarné par Kirk Douglas dans le film de Kubrick et qui aujourd’hui porte les traits d’Andy Whitfield, aux allures de barbare sanglant au demeurant pas très expressif. Les indignés  « thraces » face à l’arrogance de Rome combattant la domination d’un système liberticide et corrompu qui connurent une épopée porteuse d’espoirs, avec des accents épiques (rebelle, esclave,  gladiateur, chef des insurgés) et une fin tragique et inéluctable.  

« C’est abusé », expression un temps « estampillée jeun’s » pourrait convenir à l’aspect visuel du film, l’abus de ralentis, de sang qui gicle, de « palette graphique visible » de scènes de sexe un peu gratuites … Là ou une série comme « Rome » gagnait haut la main le pari de transposer le péplum au format tv avec une maitrise du récit, une facture d’orfèvre et un ensemble au diapason (acteurs, réalisation, écriture, décors , scènes de sexe…), « Spartacus » lorgne vers une resucée « pompière » et aseptisée de l’univers graphique et réussi de « 300 ». On se croirait revenu aux temps des films de SF des années 50, au niveau de l’esprit, quand on voyait bien que les effets spéciaux étaient à l’âge de pierre et ou selon l’humeur du moment on pouvait être indulgent si l’histoire tenait plus ou moins la route. Quand on abuse de plans montés sur ordinateurs, de décors recomposés à la palette graphique un peu cheap et froids, « c’est vraiment abusé » d’autant plus que l’acteur choisi ne transpire pas le charisme et il fait penser plus à une star de hard rock avec trois expressions en stock qu’à un gladiateur, galvaniseur de foules et de soldats.

« Gladiator » le film de Ridley Scott avait réussi à intégrer l’apport du numérique (la « reconstitution du colisée », le « passage vers l’autre vie » du héros…), « Spartacus »  souffre de la comparaison et des autres références en la matière et surtout a cédé aux sirènes de l’excès visuel sans créer vraiment un style et un univers nouveau et novateur, ajouter  la pénurie de talents au niveau des acteurs ; l’ensemble pourra peut-être séduire un jeune public  de geeks et autres afficionados de jeux vidéo, wait and see !

Coté audience, justement, le public était au rendez-vous en ce Jeudi 17 Novembre 2011 puisque la série a réuni un peu plus de 900 000 téléspectateurs et a fini troisième des chaines TNT. W9 a confirmé ce bon score avec la rediffusion des 3 premiers épisodes, dans la foulée, dans leur version interdite aux moins de 16 ans (non expurgée des scènes de sexe) contre celle interdit au moins de 12 pour sa « première diffusion » en prime time, trois heures plus tôt !!

 Effets de surprise, de curiosité ou vrai engouement ? Est-ce que la série va rectifier le tir en effectuant un recadrage des scénarios sur des intrigues plus « pernicieuses » et recherchées avec des acteurs au jeu plus affirmé ? La suite nous le dira !

                                                                                                                                             S V

Juste pour le fun en cadeau la bande annonce du must du "péplum moderne" "Gladiator" signé par Ridley Scott (à noter que la meme année il réalisait la suite catstrophique du silence des agneaux, "Hannibal")

Trailer - Gladiator